Le beau de l'air est gai (gay?)

Publié le par Christophe Peñaranda

Le beau de l'air est gai (gay?)Le beau de l'air est gai (gay?)Le beau de l'air est gai (gay?)

(Hommage à Beaudelaire. "Le Spleen" est un texte magnifique. La gaité mérite une attention particulière aussi)

Quand le léger bleu de l'azur éclaire les cieux
Les corps s’enivrent d'une douce allégresse
Délaissant le passé, le présent comme seul dieu
Promesse d'un jour sans tristesse, une délicate caresse

Quand la terre devient un champ fertile et nourricier
Couvant l'espoir du cygne endormi
Chargé du mystère sacré incarnation de la pureté
Réincarnant la naissance des libres esprits.

Quand la précipitation verse les sillons,
De mes illusions enfouies qui germinent
L'orchestre joue la musique avec passion
Me protégeant d'une spirituelle famine

Les vibrations nous enveloppent avec douceur
Et nous entrainent sur le chemin de l'harmonie
Accordés les uns aux autres en un unique coeur
Soeurs et frères bénis et unis vers l'infini

Dans ce carnaval joyeux, une folle farandole,
Dansent mes pensées heureuses; espoir retrouvé,
Je souris, je vis, le bonheur en banderole.
Couvert d'une auréole protectrice de gaité

Christophe Peñaranda

BEAUDELAIRE
Spleen : Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Publié dans Poésie

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